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mercredi 10 septembre 2008

Ouled Emgatel et son passionné des Hamadchas

Voici ce qui a paru il y a une semaine dans l'Economiste :

Photo : Sandy McCutcheon


Frédéric Calmès, un passionné de Hmadchas

Il chante avec eux depuis 2002

· Son ambition: Contribuer à préserver ce patrimoine culturel


· 1.000 Hmadchas à Fès dans les années 50, à peine 30 aujourd’hui


«Mon plus grand souhait est de contribuer à la préservation de la confrérie soufie des Hmadchas, un élément important du patrimoine culturel marocain». Frédéric Calmès, musicien chanteur, se bat pour valoriser et promouvoir tous les Hmadchas du Maroc et en particulier ceux de Fès. Installé dans la région de la capitale spirituelle depuis six ans, ce jeune français, âgé de 30 ans à peine, est passionné et spécialisé de musique arabe. Il a également étudié la musicologie en France.
Joueur de luth, guembri, violon et guitare, il a commencé à gratter à l’âge de 12 ans. Très vite, il s’oriente vers la musique arabe. «C’est une musique vivante et populaire, qui se transmet oralement et s’apprend directement, sans partition», explique-t-il.
Parallèlement à ses études de musicologie à Nancy en France, il effectue une série de stages et de formations en musique arabe. A l’âge de 24 ans, il décide de quitter sa France natale pour venir s’installer au Maroc, apprendre l’arabe, se perfectionner en musique locale et s’imprégner de la culture marocaine. «J’ai choisi le Maroc parce que ce pays est un carrefour de cultures arabe, berbère, africaine et andalouse. Cette richesse culturelle est particulièrement présente à Fès», soutient le musicien.
Dès son arrivée au Maroc, Frédéric fait une rencontre qui va changer sa vie. Il croise la route du Moqaddem Abderrahim Amrani Marrakchi, un des derniers chefs de groupe de la confrérie des Hmadchas. «Il m’a joué sa musique et me l’a décrite. J’en suis très vite tombé amoureux. Il a accepté de me l’apprendre et depuis, je fais partie du groupe. Je joue et chante avec eux et participe à tous leurs rituels, soit comme danseur et percussionniste, soit comme chanteur et joueur de luth», témoigne Calmès.
En parallèle, le musicien effectue des recherches sociologiques sur la confrérie. D’après lui, il s’agit d’une musique complètement étonnante, avec des rythmes uniques, et une très belle poésie. En tant que chercheur, il s’efforce de comprendre et de décrire la confrérie et ses activités, dans un site créé à cet effet (www.hamadcha-fès.com)
Pour un bref historique, c’est Sidi Ali Ben Hamdouche qui a fondé la confrérie il y a 300 ans, du temps du règne du sultan Moulay Ismaïl.
Aujourd’hui, Frédéric s’est fixé comme objectif de contribuer à préserver ce patrimoine culturel que constitue la confrérie des Hmadchas. «Le Maroc poursuit un processus de modernisation qui entraîne un recul important des pratiques traditionnelles au profit de comportements et d’activités nettement influencées par l’Occident. Dans ce cadre, la place faite aux confréries ne cesse de se réduire», regrette-t-il. Dans les années 50, l’on comptait environ 1.000 hmadchas à Fès, alors qu’aujourd’hui, ils ne sont plus que 30.
Activement engagé en leur faveur, il essaye de les faire jouer dans les festivals et de les faire connaître.
En plus d’être musicien, Frédéric a aussi des talents de conteur. Il raconte essentiellement les histoires de la confrérie en français, mais aussi en arabe. Avec le groupe, il a créé un spectacle de contes et rituels soufis, qu’il envisage de présenter dans le cadre de tournées au Maroc, en France et dans d’autres pays.
Outre la musique, Calmès a une autre passion: la campagne. Il a donc construit de ses propres mains une maison en pleine nature en terre et mottes de paille, à 35 km de Fès. Il y vit avec sa compagne, Marie, à la mode campagnarde et en totale autonomie. «Nous utilisons de l’énergie solaire et consommons l’eau du puits, filtrée sur place…», raconte-t-il.
Appréciant le calme et la tranquillité, il ne quitte son havre de paix que pour aller à Fès à la rencontre des Hmadchas ou pour donner des cours d’arabe, de français, de musique, de contes dans des lycées et instituts à Fès et Meknès. C’est ce qui lui permet de gagner sa vie, puisque sa participation à la confrérie ne lui rapporte pas grand-chose.
Frédéric Calmès est de confession chrétienne, ce qui ne l’empêche pas de jouer avec les Hmadchas. «En restant chrétien, j’ai ressenti cette rencontre avec eux de manière forte et profonde. C’est un vrai partage, porteur d’un message de paix, de tolérance et d’ouverture. Nous sommes tous unis par la même volonté de vivre en paix», explique-t-il. A l’avenir, ce fervent défenseur de Hmadchas espère continuer à vivre au Maroc, où il semble bien avoir trouvé son bonheur.

Nadia BELKHAYAT

Source : site web de l'Economiste

Plutôt cool, non?

1 commentaire:

Nathalie a dit…

Très bel article en effet, et très belle photo...La lumière du Maroc semble révéler la petite part de sublime qu'il y a en chaque être et en toute chose!!

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